Institut Médico-Éducatif La Cigale

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À l’occasion de ce stage long, j’ai eu diverses occasions d’aller à la rencontre de ces jeunes et de leur famille :
- J’ai rencontré cinq jeunes enfants et adolescents dans le cadre d’une prise en charge clinique individuelle. Une autre prise en charge a été partagée avec ma garante de stage.
Les objectifs pouvaient être multiples, tout comme les outils employés. Il était à la fois possible d’en passer par le jeu, le visionnage de vidéo, la lecture de conte ou l’usage de la pâte à modeler. Aussi, accompagner l’enfant dans ses propres explorations pouvait être porteur.
- J’ai adopté la posture d’observatrice-écrivante pour deux ateliers thérapeutiques (l’un portant sur le conte-théâtre et le second sur la musicothérapie groupale).
Aussi, au-delà de la rencontre avec les enfants et leur famille, une découverte majeure s’est offerte à moi. Bien que je m’étais déjà prêtée aux médiations thérapeutiques, en tant que participante ou co-thérapeute, je n’avais pas encore eu l’occasion d’exercer la position d’extériorité, d’observatrice-écrivante et d’encadrement. Au cours de ce stage, j’ai particulièrement été habitée par cette posture nouvelle de régulation et de supervision, cet exercice de « bordure » qui m’a demandé finesse et délicatesse. Je devenais alors le « clignotant », le « tuteur » et le « superviseur » des thérapeutes qui coanimaient ces ateliers. Je pouvais ainsi prévenir des dérives éventuelles et favoriser la mise-à-jour des mouvements transféro-contre-transférentiels, en après-coup.
- J’ai initié la passation, la cotation et l’analyse clinique d’un bilan psychologique complet d’un jeune adolescent en particulier.
Dans le cadre de ce bilan complet, j’ai proposé au jeune adolescent la passation d’un WISC-V, des épreuves graphiques (dessin du bonhomme, dessin de la famille, dessin de la Dame de Fay) et projectives (Rorschach, TAT). En totale autonomie, je me suis assurée du consentement éclairé du jeune homme ainsi que de ses parents, avant de procéder à la passation, la cotation, l’analyse clinique et enfin à la rédaction du compte-rendu à destination des professionnels et de la famille.
- En cours d’année, ma tutrice de stage m’a transmise l’animation d’une rencontre groupale, l’« accueil à thème », proposée chaque semaine.
- De façon hebdomadaire, j’ai coanimé le « groupe fille » ouvert aux adolescents de l’IME, des questions relatives à la vie sexuelle et affective pouvait y être soulevées.
- Quotidiennement, j’ai participé à la « vie » sur les groupes en allant à la rencontre des enfants et des professionnels.
- J’ai pris part aux festivités organisées avec les enfants, parents et professionnels au sein de l’institution, favorisant des espaces interstitiels et informel riches.
- J’ai participé à divers temps de réunion : une réunion « à thème », un temps de régulation en équipe et enfin un temps consacré à la mise-à-jour du projet personnalisé de chaque enfant, suivi de la rencontre avec la famille.
- Les nombreuses rencontres avec les parents m’ont questionnées et mises au travail. Ainsi, j’ai proposé un projet qui n’avait pas encore été envisagé par l’institution.
Il s’agissait de mettre en place un groupe d’échange, de partage et de discussion, offert aux parents et aux beaux-parents d’enfants accueillis en IME. Cette initiative que j’ai beaucoup investie a été également bien accueillie par l’institution qui m’a reçue pour ce stage.
- Au SESSAD, j’ai pris part au groupe de parole à visée thérapeutique proposés aux jeunes enfants et adolescents de la structure. Puis, j’ai participé activement au « groupe théâtre » dans un objectif de création, d’expression et de représentation.

Réalisé en grande autonomie, ce stage m’aura pareillement permis de prendre de l’assurance et de l’indépendance dans ma pratique, quand je devais faire appel à ma propre créativité et spontanéité, tout en assumant mes choix cliniques.
Dans une découverte permanente du métier de clinicien, dont j’aime l’appellation proposée par Pontalis : d’un « métier à tisser et à détisser » (PONTALIS, 1995), je ne cesse d’être bousculée dans mes retranchements et mes apprentissages. Je me rends compte qu’il s’agit d’une pratique à (ré)inventer et à actualiser constamment. Il n’est jamais question de se satisfaire de ce que l’on nous propose. Cette place qui nous est offerte n’est pas acquise, nous devons nous en saisir, nous l’approprier et l’éprouver, tant au niveau clinique qu’institutionnel, auprès de la population rencontrée et des professionnels avec qui nous devons apprendre à exercer, en équipe.