Service d’Investigation Éducative & Expertises Psychologiques Judiciaires
2019 — 2020 | 200 h | Psychologue-stagiaire
Protection de l’enfance – ADAGES, Béziers | Maison d’Arrêt Villeneuve-lès-Maguelone
Au cours de l’été 2019, une fois les épreuves du Master 1 passées, j’ai choisi d’effectuer un stage facultatif au sein de l’ADAGES, au cœur de l’équipe du Service d’Investigation Éducative, appartenant au Service d’Observation et d’Action Éducative et relevant du domaine de la protection de l’enfance. La fin des études approchant, ce choix me parut évident aux vues de mon intérêt certain pour le domaine judiciaire. De plus, il me semblait primordial de multiplier les expériences de préprofessionnalisation, tant que cela était encore possible. Ceci me permet alors de découvrir de multiples facettes de la prise en charge, en fonction de la population clinique, des objectifs et de l’organisation institutionnelle.
Ce stage non-obligatoire de 200 heures s’est étendu sur la période estivale, réparti sur deux mois, afin de ne pas empiéter sur l’année universitaire et de me rendre totalement disponible pour cet apprentissage. Ma tutrice de stage, psychologue clinicienne et experte psychologue judiciaire au tribunal de grande instance, a bien voulu me guider durant ce stage, pour la seconde fois. En effet, nous avions déjà travaillé ensembles à l’occasion d’un stage de troisième année d’étude, au sein d’une autre institution (Unité d’Addictologie et CeGIDD).

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Ainsi, ce stage a la particularité de m’avoir permis d’envisager deux pratiques cliniques au cadre différent, bien qu’ils relèvent tous deux du judiciaire, me laissant une place active au sein de ces deux activités distinctes :
PRATIQUE D’INVESTIGUATION CLINIQUE – dans le cadre de la protection de l’enfance
- J’ai guidé les entretiens d’investigations avec certaines familles (parent(s) et enfant(s)). J’ai également participé à ceux conduits par la psychologue clinicienne.
- J’ai mené la passation, la cotation et l’analyse de bilans psychologiques auprès de la famille rencontrée (parent(s) et enfant(s)), de façon autonome.
Ma garante de stage a rapidement su m’accorder sa confiance, me laissant alors m’exercer directement à la pratique de l’investigation clinique. De la sorte, j’ai pu mener des entretiens et effectuer la passation des épreuves projectives, auprès d’adultes, d’enfants et d’adolescents, seule. Après-coup et en débriefant avec ma tutrice, j’ai pu me remettre en question, me corriger et adapter parfois mes propres rebondissements et questionnements cliniques. Une amélioration progressive de ma position m’a alors permis de prendre en assurance, et d’ajuster la guidance des entretiens.
Pareillement, je me suis entrainée de nombreuses reprises à la cotation et à l’interprétation clinique des épreuves projectives : Rorschach, CAT et TAT, dessins projectifs (dessin du bonhomme, dessin de la famille, la Dame de Fée).
- Je me suis initiée à la passation et à la cotation du WISC-V.
Lorsque le temps libre me l’a permis, j’ai eu l’occasion d’utiliser le matériel du WISC-V, mis à disposition par l’institution. C’est alors que j’ai pu étudier et m’entrainer à la passation et à la cotation du WISC-V, avec une complète autonomie.
- J’ai pris part aux échanges avec les différents membres de l’équipe lors des réunions « intermédiaires » et d’« échéance » notamment afin de partager mes observations et mes suggestions issues de la rencontre avec la famille.
- La rédaction du rapport à destination du Juge psychologique était également partagée.
PRATIQUE DE L’EXPERTISE PSYCHOLOGIQUE JUDICIAIRE – dans le cadre d’affaires pénales
- Aux côtés de la psychologue clinicienne, j’ai participé à la procédure d’expertise complète. Dans une position plus passive, j’ai accompagné les entretiens d’expertises cliniques.
- Puis, j’ai parfois guidé la passation des épreuves projectives (Rorschach et TAT).
- Pour conclure la rencontre avec le prévenu et/ou le plaignant, une place active m’était réservée.
À chaque fin de rencontre, la psychologue clinicienne m’accordait une place active particulière. Effectivement, j’eue la possibilité de poursuivre le questionnement clinique auprès du prévenu et/ou du plaignant, afin de laisser libre cours à l’expression de ma clinique singulière.

- Enfin, de nombreux échanges ont été privilégiés avec la psychologue clinicienne lorsque nous procédions ensemble, ou séparément, au dépouillement et à l’analyse clinique des données recueillies lors de l’expertise.
La rédaction du rapport d’expertise psychologique judiciaire à destination du Juge était également partagée.

Je suis ravie d’avoir privilégié la période estivale pour une expérience clinique au sein du SIE. Celle-ci m’aura permis d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences, mais également de m’initier à la population clinique du mineur et à la pratique de l’investigation et d’enrichir mes connaissances dans le domaine de l’expertise clinique. Avec la confiance de ma garante de stage, j’ai rapidement pu dépasser la position d’observatrice et de tierce personne, me permettant d’exercer directement ma clinique et me confronter à la guidance d’entretiens d’investigation et la passation de bilans psychologiques auprès d’enfants, d’adolescents et de parents.
Formée aux enseignements de victimologie et de criminologie, ma tutrice m’a apportée une riche instruction de ces modules que je souhaite vivement approfondir en poursuivant vers un DU de psychopathologie légale et/ou de victimologie et psychotraumatologie. En effet, mon orientation professionnelle ne cesse de se diriger vers la sphère judiciaire et notamment l’EPJ dans le cadre d’affaires pénales.